L'historienne Hélène Carrère d'Encausse s'est éteinte à 94 ans

L'historienne renommée Hélène Carrère d'Encausse, première femme élue à la présidence de l'Académie française en 1990, nous a quittés ce samedi à Paris, selon une annonce de sa famille à l'AFP. Elle avait 94 ans. Spécialiste éminente de la Russie, elle était encore récemment sollicitée pour commenter l'invasion russe en Ukraine.

En 1990, elle est devenue la troisième femme à rejoindre l'Académie française, fondée en 1635, après Marguerite Yourcenar et Jacqueline de Romilly. Elle avait souhaité être appelée "Madame le Secrétaire perpétuel", mettant en avant la continuité de cette fonction depuis plus de trois siècles.

D'ascendance variée, incluant des origines autrichiennes, allemandes et italiennes, elle se décrivait comme "Française de la tête aux pieds". Née à Paris en 1929, elle était la fille d'un philosophe géorgien et d'une Italienne. Elle parlait russe avant le français. Elle a épousé Louis Carrère, dit Carrère d'Encausse, avec qui elle a eu trois enfants, dont l'écrivain Emmanuel Carrère.

Après des études brillantes, elle a enseigné à la Sorbonne, à Sciences-Po et au collège d'Europe de Bruges. Elle a marqué le monde académique en 1978 avec son livre "L'Empire éclaté", prévoyant la dislocation de l'URSS. Elle a écrit de nombreux ouvrages sur la Russie et a été honorée pour ses contributions par diverses institutions.

Outre ses réalisations académiques, elle a également joué un rôle dans la politique européenne, ayant été élue au Parlement européen en 1994. Elle a également exprimé des opinions tranchées sur des sujets tels que la féminisation des titres en français et l'écriture inclusive.